Sidebar

04
Mer, Oct

Documentation
Typography
  • Smaller Small Medium Big Bigger
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

La nouvelle constitution a manqué son rendez-vous avec la Culture

C’est dans cette optique que fut publié dans les années quatre-vingt « La Charte Culturelle Nationale » qui était le fruit des travaux de plusieurs commissions comprenant 400 membres environ de toutes les .spécialités, il serait avisé de s’en inspirer.

Après avoir rappelé le danger de l’illettrisme culturel et la nécessité de situer la vision culturelle au coeur de tout développement intégré pour servir de levier aux programmes socio-économique et comme facteur essentiel favorisant des politiques structurantes en matière d'emploi, de développement régional, de cohésion sociale, de lutte contre les violences, d’aucun se rend compte de l’immense erreur commise dans la rédaction de la nouvelle Constitution en occultant le dénominateur culture. Il aurait été plus judicieux que la Constitution contienne une instance indépendante pour les droits et les valeurs culturelles susceptible de répondre aux besoins de tous ceux qui agissent dans les structures culturelles dans son acception générale y compris les moyens d’information et de communication.

Lors du déclenchement de la révolution (décembre 2010-janvier 2011), j’étais parmi les fondateurs du Parti Destourien Démocrate qu’on avait voulu l’héritier du parti de Bourguiba, j’avais tenu à intégrer l’idée d’un quatrième pouvoir rénové dans son programme. Toutefois, quand je me suis rendu compte assez vite qu’il n’y avait rien à attendre de sérieux, j’ai démissionné. J’ai préféré agir en tant qu’homme de culture au service de cette idée dans plusieurs associations et tribunes, présentant le projet à plusieurs chefs de partis politiques et particulièrement à la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, cherchant à insérer dans la nouvelle constitution la reconnaissance d’un quatrième pouvoir rénové à dimension culturelle. Malheureusement, cette idée n’a pas bénéficié de l’écoute d’oreilles attentives sauf très rarement.

Lorsque la nouvelle Constitution a été promulguée en consacrant à la Culture une portion congrue, j’ai écrit une critique à ce sujet, publiée par le quotidien Le Maghreb (13 février 2014) sous le titre : « Approche exclusive de la Culture et des Hommes de culture dans la Constitution de la deuxième République ». Comme d’habitude, pas de réaction ! Alors que la campagne pour l’élection de l’Assemblée des Représentants du Peuple s’engage, j’ai estimé qu’il est opportun d’exposer à nouveau à l’opinion publique tunisienne dans toutes ses composantes les grandes lignes du projet culturel que j’estime être digne de la Tunisie au cours de cette étape historique marquante. Mon appréciation est qu’en tout état de cause et dans toutes les hypothèses, il ne peut y avoir de programme politique ou social ou économique ou écologique réussi sans qu’il ne soit chevillé à des soubassements culturels, même si certains tentent de le réfuter en apparence ou se dérobent pour l’aborder. Ma conviction est que ce projet, dont la finalité est de disposer d’un cadre approprié pour s’investir dans le traitement du facteur culturel dans notre société, nonobstant son contenu, s’impose à l’heure actuelle à tous les .courants politiques et culturels dont le dessein ne tend pas à démolir le modèle social actuel ?