De l’ancien concept de développement culturel dans les années 60 et 70 au nouveau concept des années 2000 de l’économie créative, le monde a connu des bouleversements notoires dans ce domaine
.Partant de ce constat, on ne doit pas oublier le rôle de l’Unesco dans cette transformation notoire dans la réflexion sur la place de la culture
dans l’économie dans certains pays avancés qui la considèrent comme une source de revenus aussi bien pour les individus que pour les communautés.
A partir de ce constat, le secteur culturel a contribué, ces trois dernières décennies, depuis la conférence MONDIACULT de mexico, en 1982, à une croissance économique des pays avancés ou industrialisés.
Ainsi, depuis 1982, le chemin parcouru a donné ses fruits jusqu’à ce jour…L’évolution de l’ancien concept, nous a mené vers le nouveau concept de l’économie créative dans un monde qui revendique l’intégration du secteur culturel dans le circuit économique jusqu’à l’intégration du développement durable dans la vie sociale, économiques et culturelles des communautés en passant par l’édification des sociétés du savoir.
En effet, les années 60 ont été marquées par la diffusion et la mise en forme d’un système qui favorise la concrétisation d’un processus visant à donner à la culture une place stratégique dans le développement intégré de chaque pays.
Les années 70 ont été marquées par la revendication de la communauté internationale d’un nouvel ordre économique international et une circulation équilibrée de l’information et de la communication. Mais hélas, tous les efforts fournis par les organisations internationales, à cette époque, ont, à la fin, échoués notamment dans la phase du dialogue Nord-Sud.
En fin de compte, c’est la question de la culture qui va s’imposer durant les années 70 grâce aux efforts de l’UNESCO qui avait poussé la communauté internationale, lors de la conférence de Venise en 1970, à examiner, pour la première fois, les aspects institutionnels administratifs et financiers des politiques culturelles des pays du monde.
De nouveau, c’était à Mexico, en juillet 1982, ces thèmes étaient, au centre de la 2e conférence MONDIACULT. C’est à partir de cette date que la Communauté internationale commence à réfléchir sur l’importance de la dimension culturelle du développement.
Depuis cette date, cette importance accrue accordée à la culture et sans aucun doute, en relation avec la tendance croissante à l’uniformisation et au début et des modes de vie qui se manifestent dans le monde entier au seuil de l’ère de la globalisation des années 90.
Renforcée par les médias et les industries culturelles dont la plupart sont concentrés dans les pays fortement industrialisés, cette uniformisation menace d’investir les valeurs, les modes de vie, les modes de pensée et les sensibilités ainsi que l’espace social, individuel et familial
En fait, les médias et les industries culturelles ont tendance à propager un savoir un savoir-faire et un savoir vivre qui sont propres aux sociétés nanties. Depuis les années 90 et, partant du même concept de globalisation à outrance, les sociétés les plus démunies ont été mis au pas pour accepter ce mode de vie parfois impropre à leurs réalités et à leurs valeurs culturelles.
Ce faisant, depuis la conférence de Mexico, certains pays en développement ont entamé une réforme dans le secteur culturel no
tamment la Tunisie où la nouvelle approche relative à l’intégration de la culture dans le circuit économique a commençé, dés l’année 1982, à voir le jour. Dans cette foulée, plusieurs mesures législatives avaient permis le développement du secteur culturel tunisien en créant des institutions culturelles qui demeurent jusqu’à aujourd’hui le fleuron de la culture tunisienne comme le Théâtre National, l’Institut des hautes études musicales, l’Académie nationale Beit El Hikma, l’institut des hautes études d’art dramatique et bien d’autres…En parallèle à ces mesures, on cite la création du Fonds du développement culturel dont ses revenus viennent de la taxe sur les boissons alcoolisés (5 millimes par bouteille) permettant ainsi le financement des secteurs du cinéma, théâtre, édition, spectacles culturels voire même les productions audiovisuelles de la Télévision nationale tunisienne.
Dans cette lancée, plusieurs lois ont été promulguées jusqu’à 1986 concernant les métiers dramatiques, le statut des troupes régionales de théâtre, le statut de la troupe nationale des arts populaires, l’encouragement de l’exportation du livre tunisien à travers le monde par des mesures de soutien dans le transport aérien et ce, dans le but de donner à la créativité artistique tunisienne les moyens de se développer et de garantir une vie meilleure aux créatifs tunisiens…Mais hélas! le contre-pouvoir va freiner, dés juin 1986, cette lancée et nous vivons, actuellement, une situation figée dans le domaine culturel.
Pour conclure, il est certain que le concept de la dimension culturelle du développement prônée depuis la conférence de
Venise, en 1970, en passant par la nouvelle dimension de l’intégration de la culture dans le circuit économique a évolué en un nouveau concept adopté par l’Unesco, depuis 2012, pour devenir une nouvelle approche relative à l’économie créative en relation avec le secteur culturel qui englobe tous les secteurs relatifs aux industries plus créatives et culturelles.
Dans le but de vulgariser ce nouveau concept unesquien auprès du grand public, le Club UNESCO Almédina-Tunis (CUAT) a choisi d’organiser six webinaires sur l’économie créative dans le cadre de la 14ème session des Rencontres méditerranéennes 2024 à distance (septembre 2024-février 2025). En effet, les six webinaires ont été un maillon nécessaire pour contribuer à l’édification des sociétés du savoir visant à créer un écosystème de dialogue des cultures dans la région méditerranéenne à travers le réseau des clubs Unesco.
Rachid Ben Slama
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De l’ancien concept de développement culturel dans les années 60 et 70 au nouveau concept des années 2000 de l’économie créative, le monde a connu des bouleversements notoires dans ce domaine